Du parent potier au parent jardinier…

par | janvier 2021

(…) L’être humain peut être le jardinier de sa vie et de la vie autour de soi. (…)
Quand le terreau contient de l’amour inconditionnel, de la confiance, de la liberté, l’enfant grandit avec facilité, bonheur, ses racines sont solides pour traverser la vie. Le parent, ”jardinier” de son enfant est patient.
Être adulte demande de très nombreuses années.
L’enfant a besoin de beaucoup de temps pour se connaitre, se comprendre, connaitre et comprendre les autres, la complexité du monde, faire des expériences, se tromper, apprendre, essayer de nouveau, sentir en profondeur ce qui lui convient pour donner un sens à sa propre vie; croître, se développer et être heureux”.

Extrait de “Pour une enfance heureuse” du Dr Catherine Gueguen

A la naissance de ma première fille j’ai lu le livre d’où est tiré ce texte et il m’a profondément parlé.

J’avais conscience qu’il était important d’accompagner ma fille sur son chemin et non de l’éduquer.

Tout était clair en moi : le terme accompagner était le synonyme du parent jardinier, ce parent attentif qui se met en mode chercheur afin de comprendre au mieux le fonctionnement de son enfant, celui qui tend la main lorsque son enfant la réclame. Le terme éduquer, lui, était  le synonyme du parent potier, ce parent qui modèle son enfant à son image.

Oui tout ça était très clair dans ma tête, en théorie, mais au quotidien ç’était la bérézina.

Je sens bien que nous sommes dans un changement de paradigme sociétal. Nous sommes ces nouveaux parents qui ne voulons plus blesser, crier, taper nos enfants.

Nous sommes, comme le dit très justement Catherine Dumonteil Kremer, « des parents charnières » : nous voulons donner à nos enfants ce que nous-mêmes n’avons pas reçu.

Voilà ce qu’était ma bérézina au quotidien je me sentais partir au combat de la bienveillance tout en ayant en tête que ces 2 mots combat et bienveillance étaient forcément opposés. Je luttais en permanence pour être à l’écoute des besoins de ma fille alors que l’on n’avait pas été à l’écoute des miens.

Je ne pouvais pas devenir un parent bienveillant si je n’allais pas, tout en accompagnant ma fille, guérir mon enfant intérieur. Il est important pour devenir un parent jardinier de gratter la terre, de revisiter son histoire, de laisser son enfant intérieur s’exprimer.

Pleurer, crier, sortir toutes nos émotions si longtemps enfouies sera bénéfique pour vivre une vie plus apaisée avec nos enfants mais aussi avec tout notre entourage.

N’est-ce pas un beau cadeau à se faire ?